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Documentaire : Elton John, sans filtre et avec humour

Regarder et écouter durant une heure un septuagénaire ventripotent moulé dans un tee-shirt blanc et vêtu d’une espèce de pyjama chic, assis dans un fauteuil de sa villa niçoise et répondant aux questions d’un animateur britannique gloussant comme un fan ? A priori, cela ressemble à une punition. Mais lorsqu’il s’agit d’un face-à-face entre Graham Norton, animateur de la BBC, et un certain Elton John, le face-à-face devient soudain beaucoup plus intéressant.

Enregistré en 2019, année qui a vu la sortie au cinéma de Rocketman, film de Dexter Fletcher retraçant la vie d’Elton John, et la publication des Mémoires du chanteur (MoiElton John, chez Albin Michel), cet entretien filmé vaut le détour, ne serait-ce que pour apprécier le sens de l’humour d’un artiste hors normes qui, depuis un demi-siècle, enchaîne les tubes, les tournées gigantesques et les frasques en tout genre.

Anobli par la reine dans son pays natal, chevalier de la Légion d’honneur en France, vénéré dans le monde entier, Reg Dwight, né en 1947 et devenu Elton John en 1967, est un personnage à part dans l’histoire musicale. Et lorsqu’il évoque sa jeunesse, ses modèles (la pianiste de ragtime Winifred Atwell en tête) ou sa relation de travail si féconde avec le parolier Bernie Taupin, on se laisse emporter.

Zones de turbulences

Il y a de l’émotion, des rires, des souvenirs de concerts déments, de tenues délirantes, et des anecdotes qui valent le détour lorsque Sir Elton John évoque les blagues de potaches avec Rod Stewart ou les folles soirées avec John Lennon. Mais derrière cette carrière phénoménale, il y a aussi les zones de turbulences.

Sans fausse pudeur, le principal intéressé raconte comment la drogue et l’alcool ont longtemps fait partie de sa vie. « A un moment, il faut choisir entre vivre et mourir », dit-il. Une cure de désintoxication à Chicago le ramènera à la vie. Il parle aussi très librement de son homosexualité, de ses démêlés avec les tabloïds, de sa paternité tardive, du cancer de la prostate qui a failli l’emporter.

Sa tournée d’adieux, débutée en 2019, comprend trois cents dates à travers le monde. Ensuite, il sera temps de s’offrir une année sabbatique en famille, d’écrire de nouvelles chansons, de monter une nouvelle comédie musicale. Elton John éternel ? Beaucoup de ses tubes le sont déjà.

Source : Le Monde